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Les bébés prématurés, plus vulnérables face aux bactéries résistantes

Les bébés prématurés, plus vulnérables face aux bactéries résistantes Les bactéries résistantes continuent régulièrement à faire parler d'elles, comme c'est le cas en ce moment avec la bactérie E Coli mise en cause dans l'"affaire des concombres", mais sans provoquer le sursaut voulu en termes de mesures de prévention et de précaution. En effet, ces bactéries forgent leur résistance sur une adaptation aux molécules développées justement pour en venir à bout, qu'il s'agisse d'antibiotiques ou de produits anti-bactériens. L'usage à grande échelle et au quotidien de produits anti-bactériens est l'un des facteurs à prendre en compte dans l'émergence de ces bactéries résistantes.


Pour Nesting, il est également important de rappeler la vulnérabilité des enfants, et en particulier des bébés prématurés face à ces bactéries. Illustration par l’analyse d’une équipe médicale suédoise, confrontée à cette dure réalité en 2008 et 2009.

Bébés prématurés: des enfants particulièrement fragiles


Comme l’explique le Dr. Åsa Melhus, les enfants prématurés sont en général extrêmement fragiles. Chez eux, toutes les infections, qu’elles soient résistantes ou non, peuvent engager un pronostic vital. En cas d’inefficacité des traitements utilisés chez les nouveau-nés prématurés, l’issue peut être fatale : c’est pourquoi les bactéries résistantes inquiètent énormément les professionnels des services de néonatologie.

Daniel Heimer est consultant en médecine et hygiène pour l’hôpital de Västerås, en Suède, c’est son analyse, riche en recommandations, que nous vous restituons ci-dessous.

Les mesures d’hygiène: essentielles dans les services de néonatologie


A l’été 2009, une bactérie ESBL a cause le décès de 3 enfants prématurés. Quatre autres enfants ont également été contaminés mais n’ont pas manifesté de symptômes. Plusieurs d’entre eux étaient seulement âgés de 24 semaines. Il est hautement probable que les transferts de bactéries ont dû avoir lieu lors des soins : les complications sont courantes, et les enfants sont très sensibles et réceptifs aux contaminations. Là encore, désinfecter est une mesure-clé, tout comme identifier les facteurs participant à la contamination. Il n’y a pas de marge de manœuvre lors de soins en néonatologie : les parents doivent être bien informés, les enfants sont confinés dans des couveuses, et il faut sans arrêt confronter les points de vue de différents praticiens appartenant à des spécialités variées : c’est une période au cours de laquelle l’avenir d’un enfant peut se jouer ».

Cette analyse, fournie par un professionnel confronté au problème des bactéries résistantes sur un public particulièrement sensible, les enfants prématurés, incite à la réflexion, dans une période où les bactéries résistantes émergent comme un défi majeur de santé publique.