
La sous-estimation des risques liés aux mélanges de substances
Le ministère de l’environnement et de l’énergie suédois explique que la non prise en compte des effets combinés des substances – en fait des expositions à des substances multiples, celles que nous subissons au quotidien – aboutit à une sous-estimation des risques. L’approche substance par substance traditionnellement en cours au niveau réglementaire peut également mener à des substitutions dites « regrettables » – comme celle du bisphénol A, remplacé par d’autres bisphénols (voir le récent rapport de CHEMTrust relayé par WECF). L’usage d’alternatives ayant une structure moléculaire similaire à celle de la substance dangereuse qu’elles remplaçent est problématique : en effet, la dangerosité de la nouvelle substance devient évidente seulement lorsque son usage est généralisé et que des données suffisantes sont donc disponibles.
L’initiative suédoise bienvenue dans un contexte réglementaire en évolution
La Suède est l’un des pays européens les plus dynamiques sur la question de la toxicité des composés chimiques. Elle dispose actuellement d’un Plan d’action 2015-2020 pour un environnement sans toxiques.
A l’heure actuelle et depuis plusieurs années, de nombreux scientifiques estiment que ce travail est nécessaire. Un rapport assorti de recommandations sera publié en septembre 2019. Le groupe de travail est présidé par Christina Rudén, professeure de toxicologie et écotoxicologie réglementaire à l’Université de Stockholm. En 2016, elle a fait partie d’un groupe de 27 scientifiques à l’origine de la publication de la revue revue systématique Syrina et son cadre d’analyse pour l’intégration des données scientifiques sur les perturbateurs endocriniens.
Sources :
- Government wants to investigate cocktail effects of chemicals, Goverment office of Sweden, 29 mars 2018
- Sweden starts combination effects investigation, ChemicalWatch, 5 avril 2018