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En route pour la COP 26 : WECF participe aux négociations climat préparatoires de l’ONU

En route pour la COP 26 : WECF participe aux négociations climat préparatoires de l’ONU Du 31 mai au 17 juin 2021, WECF a participé aux premières négociations virtuelles de la CCNUCC - la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, pour préparer la COP26 qui doit se tenir en novembre 2021 à Glasgow. Ces négociations, qui se sont déroulées entièrement en ligne cette année, ont permis aux États parties d’avancer sur plusieurs thématiques. Mais elles ont aussi révélé la fracture numérique entre pays du Nord et du Sud, responsable d’inégalités dans la participation aux négociations.

Cette session de négociations était particulièrement importante parce que la COP n’a pas pu avoir lieu l’année dernière. Il ne fallait pas que la pandémie de COVID-19 continue de ralentir la prise de décisions relatives au climat au niveau international. Les négociations réunissaient notamment les délégué·es des États, les organes de la Convention, mais aussi les organisations de la société civile, dont WECF. Nous avons assisté en tant qu’observateur·rices aux sessions relatives au renforcement des capacités et au mécanisme de transfert de technologies.

Des négociations cruciales en amont de la COP 26 : qu’en est-il de l’Article 6 de l’Accord de Paris ?

Nous avons aussi suivi avec beaucoup d’attention les débats relatifs à l’article 6 de l’Accord de Paris, portant principalement sur les mécanismes de marché carbone. La société civile dans son ensemble n’a cessé de rappeler que sans l’introduction de règles claires, ambitieuses et inclusives, l’article 6 pourrait avoir des impacts négatifs sur les droits des populations, en plus de freiner l’objectif global de 1.5°C de hausse maximale des températures. En effet la COP 26 ne doit pas laisser la possibilité aux États de compenser (plutôt que de réduire) leurs émissions de CO2.

Agir d’ici à 2030 est crucial afin de s’accorder avec les recommandations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Les expert·es nous rappellent qu’il nous reste à présent moins de 10 ans pour engager une transformation complète de nos modèles de développement afin de faire face aux changements climatiques qui menacent l’humanité toute entière. Cette transformation ne pourra se faire que dans un esprit de justice sociale, car les plus impacté·es et les plus vulnérables aux impacts des dérèglements sont ceux qui en sont le moins responsables.

Les organisations de la société civile, aux côtés de certains États parties, comme l’Australie, la Bolivie, le Canada, le Costa Rica, la Norvège et les trois groupes d’États Alliance of Latin America and the Caribbean (Alliance de l’Amérique latine et des Caraïbes), le “Environmental Integrity Group” (Géorgie, Liechtenstein, Mexique, Monaco, République de Corée, Suisse) et l’Union européenne, ont demandé l’introduction de garanties solides centrées sur les droits humains, l’environnement et intégrant le genre dans la mise en œuvre de cet article. Il est fondamental que sa mise en pratique contribue à l’atténuation des émissions mondiales, tout en protégeant les droits humains.

La Women and Gender Constituency a mis un accent particulier sur les droits des femmes et des minorités de genre, ainsi que les droits des peuples autochtones. L’introduction d’un mécanisme indépendant de réparation des différends (par exemple en cas de violations des droits) a aussi été exigée par notre coalition, afin de garantir le droit à un recours. Après trois semaines, peu de résultats concrets émergent de ces négociations. Elles ont plutôt révélé de nombreux blocages et désaccords… nous suivrons donc de près les sessions dédiées à l’article 6 lors de la COP 26 !

Des technologies climat qui prennent en compte les inégalités de genre ?

WECF a pu profiter des sessions liées au transfert de technologies pour rappeler que celui-ci doit mieux prendre en compte les inégalités de genre existantes. Nos représentant·es ont également souligné que des solutions existent déjà sur le terrain et peuvent servir de modèle. C’est par exemple le cas de l’Union des Coopératives des Femmes de l’Arganeraie (UCFA) pour la production d’huile d’argan et d’autres produits de terroir. En 2016, l’UCFA et la FMVIRSA ont obtenu le Prix Solutions Genre et Climat de la Women and Gender Constituency, en récompense de leur action pour l’introduction de cuiseurs solaires dans la réserve de biosphère de l’Arganeraie, menant aujourd’hui à la création de deux coopératives d’énergie féminines qui favorisent une économie locale durable.

Cette initiative fera émerger une nouvelle filière d’équipements solaires pour la transformation d’aliments agricoles, qui repose sur le modèle coopératif. Le projet contribue ainsi à la transition énergétique et à l’économie locale inclusive au Maroc, tout en agissant pour l’émancipation socio-économique des femmes. 600 femmes rurales sont accompagnées et participent activement à l’atténuation climatique des territoires semi-arides, notamment via la création d’emplois.

Un autre exemple est celui de l’association UNIVERS-SEL en Guinée-Bissau, qui travaille avec des femmes productrices de sel pour qu’elles deviennent plus autonomes tout en protégeant les zones côtières. Le projet a obtenu le Prix Solutions Genre et Climat en 2019 pour ses solutions de saliculture solaire et de gestion innovante de l’eau dans les rizières, en faisant se rencontrer savoir-faire ancestral et innovation technologique. UNIVERS-SEL a ainsi transmis à 1500 femmes et 500 hommes des technologies qui préservent les mangroves et réduisent la combustion de bois.

Quels enjeux constituent les “pertes et dommages” en amont de la COP 26 ?

D’autres sujets qui nous tiennent à cœur mais qui ont été trop peu abordés lors des intersessions : adaptation, “pertes et dommages”. Alors que le monde continue de subir les effets de plus en plus dévastateurs des crises climatique et pandémique, touchant toutes deux de manière disproportionnée les femmes, les minorités de genre et les populations les plus vulnérables des pays du Sud, les États devraient fournir plus de financements et un soutien accru à l’adaptation et aux « pertes et dommages ».

Nous espérons que la COP 26 prévoira un ordre du jour plus équilibré permettant de mieux inclure ces sujets dans les négociations ! La période d’ici à 2030 est cruciale pour tenter de limiter les impacts des changements climatiques sur les populations, les territoires et la biodiversité. La COP 26 doit permettre l’adoption de règles et d’objectifs plus ambitieux afin de contribuer à la réduction des émissions ainsi qu’à l’adaptation. Elle doit le faire en respectant les droits humains et en intégrant les enjeux liés au genre. Il est primordial de pallier le manque d’ambition ou d’inclusivité des futures décisions prises sur les sujets mentionnés ci-dessus à Glasgow.

C’est pourquoi nous allons suivre les négociations de près, tout en continuant de promouvoir nos Solutions Genre et Climat lors de ces sommets internationaux. Nous vous informerons sur la cérémonie de remise du Prix, et sur les autres événements et expositions que nous comptons organiser en novembre à Glasgow.