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Alimentation: manger bio pour protéger sa santé

Alimentation: manger bio pour protéger sa santé L'alimentation est l'un des premiers choix qui peut impacter fortement notre santé. Outre l'aspect nutritionnel, essentiel, elle peut être une voie d'exposition à différents contaminants, tels que les pesticides, présents dans les aliments eux-mêmes ou leurs contenants. De plus en plus de personnes se tournent vers une alimentation issue de l'agriculture biologique, ou intègrent une part de bio dans leur alimentation. Tout récemment, l'association Générations Futures a récemment publié une mise à jour de son état des lieux des résidus de pesticides dans les fruits et légumes, tandis que le magazine 60 Millions de Consommateurs a enquêté sur le "meilleur du bio". Nous choisissons de faire le point sur l'enquête de Générations Futures, avant d'examiner les conclusions de 60 Millions de consommateurs.

Des traces de pesticides dans les fruits et légumes dits « conventionnels »

Quelques mots sur l’étude

L’association Générations Futures se base sur les données issues de contrôles de la DGCCRF (Direction générale de la Consommation, de la Concurrence et de la Répression des Fraudes) menées de 2012 à 2017, soit pendant 6 années consécutives (mais tous les fruits et légumes ne sont pas systématiquement contrôlés tous les ans) .

L’étude prend en compte les fruits et légumes dont plus de 30 échantillons ont été testés au cours de la période, soit 18 fruits et 32 légumes.

L’association présente les données sur la présence des pesticides quantifiés dans les fruits et légumes, avec le pourcentage annuel de chaque fruit/légume en contenant. Elle donne également les dépassements des « limites maximales de résidus » (LMR) de pesticides dans chacun d’entre eux.

Du côté des fruits: quelles contaminations?

Les contaminations des fruits vont de 89% pour les cerises des échantillons à 25,8% pour les kiwis. Il est intéressant de différencier entre les fruits consommés le plus fréquemment, et ceux qui ne le sont qu’occasionnellement ou en saison. Le dépassement des LMR de pesticides va de 59,6% pour les ananas, à 0,3% pour les pêches.

Les fruits « les plus contaminés »

Ce sont les cerises qui arrivent en tête, suivies des clémentines et des raisins. Elles sont suivies par les pamplemousses, pêches, fraises, oranges et abricots. Pour tous ces fruits, plus de 80% des échantillons contiennent des pesticides. A noter: les cerises consommées en France sont majoritairement issues de l’importation (Pologne, Italie, Espagne).

Du côté des fruits les plus consommés

  • Pour les pommes, le 1er fruit consommé en France (1 fruit sur 5 acheté par les Français est une pomme) 80,3% des échantillons contiennent des pesticides, et la France en est le 3ème producteur dans l’UE, derrière la Pologne et l’Italie. Sur 6 ans, seulement 1,6% des échantillons dépassent les LMR.
  • C’est nettement mieux du côté des bananes, second fruit le plus consommé: 57,4 % des échantillons contiennent des pesticides, et seulement 1% au-dessus des LMR. La très grande majorité des bananes consommées provient des Antilles françaises (Martinique, Guadeloupe, Réunion).
  • Pour l’orange, le 3ème fruit le plus consommé en France, 81,2% des échantillons sont contaminés, et 3,6% sont au-dessus les LMR.

Du côté des légumes: quels résultats?

Les légumes les plus contaminés

Ce sont les céleris, branches ou raves qui sont sont les plus contaminés, avec respectivement 84,9% et 82,5% d’échantillons contenant des pesticides, et 15,7% et 10,8% de taux de dépassement des LMR. Ils sont suivis par les « herbes fraîches » (sauf le persil); Sur 5 ans, 69,3% des échantillons contiennent des pesticides, et 21,5% sont au-dessus des LMR (avec un pic en 2012 avec 100% des échantillons examinés au-dessus des LMR).

Du côté des légumes les plus consommés

  • Pour ce qui est des tomates, le premier légume le plus consommé par les Français (plus de 14 kg/an et par ménage), 50,8% des échantillons contiennent des pesticides, tandis que 3,2% dépassent les LMR sur les six dernières années.
  • Pour les pommes de terre, 59,1% des échantillons contiennent des pesticides, et 1,5% est en-dessus des LMR. La France est un gros producteur de pommes de terre, qui reçoivent entre 15 et 18 traitements différents selon les années.
  • Dernier exemple, les carottes, qui arrive en 2ème position du légume le plus consommé en France: 51,7% des échantillons contiennent des pesticides, tandis que 3,5% dépassent les LMR. La France en est le 4ème producteur dans l’UE.

Quelles conclusions?

  • Même si les données issues des contrôles de la DGCCRF pourraient être parfois précisées (pesticides présents, origine des fruits et légumes testés, présence ou non d’aliments bio dans l’ensemble des échantillons, etc.) il est toujours inquiétant de noter la présence généralisée de pesticides dans l’ensemble des fruits et légumes, certes souvent dans des concentrations en-dessous des fameuses « limites maximales de résidus » autorisé. Ces contaminations reflètent une contamination généralisée de notre environnement, et ne sont pas surprenantes. Il peut également s’agir de
  • On peut également noter, comme le fait Générations Futures, que les multi-résidus sont une problématique à prendre en compte: en 2016, un même aliment pouvait contenir jusqu’à 19 résidus de pesticides différents.
  • Ces données incitent à réduire au maximum la part des aliments non bio dans notre alimentation, en faisant des priorités, et ciblant les fruits et légumes les plus fréquemment consommés.

En savoir plus: l’enquête est disponible sur le site de Générations Futures