
« En ces temps de conflits, la solidarité féministe est plus importante que jamais pour trouver la paix dans un monde qui aspire à davantage de connexion mais pratique la fragmentation. » La modératrice Naomi Antonius a donné le ton de la journée en attirant l’attention sur la nécessité de s’unir, aujourd’hui plus que jamais. La nécessité d’une approche holistique des crises multiples actuelles a été évoqué à maintes reprises dans les différentes conférences. Ceci a été soulignée par l’autrice et experte néerlandaise, Jessica den Outer, dans son intervention en ouverture du salon. Engagée dans le mouvement international des droits de la nature depuis 2017, elle a écrit le livre Des droits pour la Nature (en néerlandais « Rechten voor de Natuur ») et est maintenant directrice de la Fondation des Droits de la Nature aux Pays-Bas.

Après son discours inspirant, Naomi Antonius a clôturé la session en invitant les féministes, les activistes climatiques, les écologistes et les jeunes acteur·rices du changement présent·es à explorer les différentes voies de l’écoféminisme et à réfléchir à une réponse clé à la question suivante : Que veulent les écoféministes et de quoi ont-elles·ils besoin ?

Anne-Marie Abaagu, directrice exécutive de Women Environmental Programme (WEP), s’est vue confier la mission spéciale de parcourir les différentes sessions et stands de l’évènement. Elle a ensuite fait un compte-rendu pendant la session de clôture sur ce qui l’avait particulièrement touchée.
A la découverte des actions écoféministes de WECF
Entre les sessions, les visiteur·ses ont pu découvrir les différents stands du marché écoféministe et profité d’un orchestre de musique latine et de délicieux snacks végétaliens. Le marché comprenait une librairie féministe avec des livres de Jessica Den Outer et Ralien Beckers, experte climat néerlandaise, un photomaton personnalisé pour l’occasion et une exposition de photos d’Annabelle Avril. Au stand de l’équipe du bureau français, les participant·es ont pu jouer à un « Quiz écoféministe » sur les axes de travail de WECF France avec un dé géant et à un jeu de chamboule-tout spécialement préparé pour l’occasion. L’équipe de WECF Allemagne a invité les participant·es à jouer à « Watt a Bingo ! Electrifiez votre esprit sur le genre et la pauvreté énergétique ». L’équipe néerlandaise de WECF a organisé une roue de la fortune, mettant à l’épreuve les connaissances des participants sur les élections européennes. Enfin, WECF Géorgie a enregistré son podcast « Can You Hear My Voice » en direct en interrogeant différentes personnes présentes à l’évènement.


Les conférences
La première conférence de la journée, intitulée « Pouvez-vous entendre ma voix ? : La démocratie sous pression », a permis d’explorer les différentes menaces auxquelles la société civile, les organisations féministes, les défenseur·ses des droits humains et de l’environnement et les personnes marginalisées sont confrontées. Nous avons discuté de ce que nous pouvons faire pour résister et mobiliser le mouvement écoféministe. Ana Muradashvili, experte genre et militante pour les droits humains en Géorgie, Anne-Floor Dekker, directrice exécutive de la plateforme néerlandaise pour le genre WO=MEN et Danielle Hirsh, membre du parlement néerlandais pour GroenLinks/PvdA et ancienne directrice de Both Ends, se sont jointes à nous dans cette discussion explorant les tendances régressives en Géorgie, aux Pays-Bas, dans l’UE et dans le monde entier. Les panélistes ont lancé un appel clair à la résistance contre les tactiques anti-genre utilisées par les partis d’extrême droite et au renforcement de la solidarité féministe et des alliances plus larges.

Pendant la seconde conférence, « L’avenir de l’action climatique », les Solutions Genre et Climat étaient au cœur des discussion. Pourquoi est-il essentiel d’avoir un leadership féministe centré sur ces solutions ? Dans le panel, nous avons parlé à trois femmes qui ont chacune choisi une voie différente dans leur lutte pour une justice climatique féministe. Ralien Bekkers, auteurice et responsable du groupe de sur la gouvernance climat internationale au ministère néerlandais des finances, Agnes Schim van der Loeff, conseillère politique en matière de justice climatique pour ActionAid Pays-Bas, et Trupti Jain, directrice fondatrice de Naireeta Services, en Inde. Trupti Jain a interpelé tout le monde y compris les agricultrices indiennes, à ne plus attendre et à agir pour le climat contre vents et marées.

Enfin, lors de la dernière session « Toxiques cachés », Sascha Gabizon, directrice exécutive de WECF International, et Margriet Mantingh, présidente de Pesticide Action Network (Pays-Bas), ont exploré la question de la présence des produits chimiques dangereux dans notre quotidien. Partout où nous regardons, nous trouvons des produits chimiques toxiques : dans notre nourriture, un bouquet de fleurs, jusqu’aux jouets de nos enfants. Nous avons appris que l’exposition à ces produits toxiques peut entraîner des maladies irréversibles et que nombre d’entre eux font partie de la catégorie des « polluants éternels » qui se transmettent de génération en génération, s’accumulent et augmentent les risques de maladie. Enfin, nous avons discuté de ce que nous pouvons faire pour éviter d’être exposé·es à ces substances toxiques. Par exemple, il est possible d’améliorer la qualité de l’eau en évitant les matières plastiques et en soutenant, dans la mesure du possible, l’agriculture biologique locale.
Les ateliers créatifs
Parallèlement aux conférences, plusieurs ateliers créatifs ont été organisés. Sieta van Horck a animé un magnifique atelier intitulé « L’activisme en soi », destiné à tou·tes celles·eux qui souhaitent contribuer à la guérison de notre monde avec plus de force et d’efficacité. Les participant·es ont acquis des outils pratiques pour gérer intelligemment leurs émotions, appris à reconnaître et à utiliser leur propre pouvoir, et ont exploré comment exploiter le pouvoir de la communauté pour un activisme efficace et un changement durable.
Pendant le deuxième atelier, les collègues de WECF ont invité les participant·es à faire preuve de créativité en ajoutant leur voix à la banderole « Les écoféministes veulent… ». Les contributions ont pu être ajoutées à la banderole au fur et à mesure de la journée.


Enfin, Jeike Meijer a organisé un cours sur l’écriture de chansons écoféministes, au cours duquel nous avons exploré la manière d’intégrer l’écriture créative et l’écriture de chansons à des messages artistiques et militants, en nous inspirant d’auteur·rices de chansons politiques et même de Beyoncé !
Après une journée inspirante à notre salon écoféministe, nous avons poursuivi les festivités avec nos ami·es proches, nos partenaires et nos allié·es lors d’une réception. Nous souhaitons remercier toutes les personnes présentes à cet évènement. Nous vous invitons à nous rejoindre pour continuer à construire avec les femmes un monde plus sain, plus durable et plus équitable !
