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Prix Solutions Genre et Climat 2023 – Découvrez les lauréat·es !

Prix Solutions Genre et Climat 2023 – Découvrez les lauréat·es ! Le 5 décembre 2023 s'est tenue la cérémonie des Prix Solutions Genre et Climat à la COP 28 à Dubaï ! Découvrez les projets et les profils des vainqueur·es de cette 8e édition.

La 8ème édition du Prix Solutions Genre et Climat

Le mardi 5 décembre 2023 est un jour que nous attendons depuis des mois : c’est l’heure du Prix Solutions Genre et Climat ! Des solutions durables et juste du point de vue du genre à la crise climatique existent déjà sur le terrain et nombre d’entre elles sont menées par des femmes. C’est pourquoi WECF et la Women and Gender Constituency promeuvent et soutiennent des projets inspirants qui apportent des solutions climatiques au niveau local. Dirigés par des femmes, ces projets plaident pour l’égalité des sexes.

A l’occasion de la cérémonie annuelle de remise des prix – qui a lieu pendant les réunions de la COP – nous avons présentés les projets gagnants dans les trois catégories de prix : solutions techniques, solutions non techniques et solutions transformationnelles. Les lauréat·es reçoivent un prix de 5000 euros et peuvent participer à un programme de mentorat et de formation afin de renforcer leurs capacités et de permettre la réplication des bonnes pratiques. En faisant partie de notre réseau mondial, les lauréat·es pourront entrer en contact avec d’autres organisations internationales et faire passer leur message au plan des discussions internationales sur le changement climatique.

Nous sommes fières de présenter les projets gagnants de cette année ! Découvrez ci-dessous les projets inspirants du Bangladesh, du Kenya et du Pakistan.

1- Gagnant·es dans la catégorie Solutions techniques : AzuKo et Nirapod Bangladesh Songstha

Les gagnant·es : Jo Ashbridge (AzuKo) et Apu Roy (Nirapod Bangladesh Songstha)

Projet : Construire pour la sécurité : les femmes contribuent à la construction de logements résistants au climat au Bangladesh

Pays : Bangladesh

À Dinajpur, au Bangladesh, un programme de formation à la construction mené par AzuKo et Nirapod Bangladesh Songstha (en français : Organisation pour le Bangladesh sûr) soutient les femmes en situation de précarité à l’aide d’une stratégie globale. Le programme contribue à renforcer la résilience des communautés face aux catastrophes climatiques en promouvant une conception écologique et des matériaux disponibles localement. En outre, il vise à renforcer les compétences des femmes dans le secteur de la construction, dominé par les hommes. Cette initiative, à multiples facettes, remet en question les normes patriarcales et les inégalités persistantes entre les sexes en encourageant la prise de décision démocratique par les femmes au sein de leurs communautés. AzuKo soutient également les groupes d’épargne féminins par le biais de prêts à faible taux d’intérêt et de formations financières.

À propos des lauréat·es

Jo Ashbridge est passionnée par l’architecture humanitaire et le développement durable. Elle a notamment construit des abris individuels au Viêt Nam, rédigé des lignes directrices pour les abris de secours en cas de catastrophe, amélioré la construction en terre au sein de communautés à faibles revenus au Bangladesh et évalué le développement mené par les communautés dans la Chine rurale. En 2014, Jo a créé l’association caritative d’architecture AzuKo afin d’accroître l’impact de la co-conception. Elle est une ancienne élève d’Echo++ et de la School for Social Entrepreneurs, et ancienne présidente du Small International Development Charities Network. Jo s’exprime régulièrement sur l’architecture et le design pour le développement international.

Apu Roy est un expert en matière d’abris, spécialisé dans les logements à faible coût dans les zones rurales. Il est passionné par l’idée d’aider les communautés à renforcer leur résilience face au changement climatique. Il a participé à un certain nombre de projets de construction très médiatisés au Bangladesh, notamment le projet récompensé de l’école en bambou Rishipara Mandir Paathshala. Apu est chef de projet à Nirapod Bangladesh Songstha (Organisation pour un Bangladesh sûr). Il y dirige l’engagement communautaire, la gestion des sites et l’évaluation des programmes.

2. Lauréat·es dans la catégorie Solutions non techniques : Paran Women Group

Vainqueur·es : Naiyan Kiplagat (Groupe de femmes Paran)

Projet : Renforcer les connaissances et la résilience des femmes autochtones face aux effets du changement climatique

Pays : Kenya

Le Paran Women Group est un réseau unique de 64 organisations de la société civile de femmes autochtones qui a engagé plus de 1000 femmes et filles dans des stratégies d’atténuation et d’adaptation au climat. Ces stratégies visent à améliorer la sécurité de l’eau et de la nourriture pour leurs communautés, ainsi qu’à réduire la pauvreté, à renforcer le leadership des femmes et à promouvoir la gouvernance environnementale par le biais d’initiatives d’autonomisation socio-économique, de plaidoyer, de renforcement des capacités et de programmes de formation pour les femmes et les jeunes autochtones. Elles ont créé des jardins potagers et génèrent d’autres sources de revenus grâce à la fabrication de briquettes biologiques, à la plantation d’arbres d’espèces indigènes, au perlage, à la cueillette d’herbes médicinales et à l’apiculture. Le projet contribue à réduire la déforestation et les émissions de CO2 dues au bois de chauffage. Il contribue aussi à renforcer la résilience climatique dans les régions du Kenya gravement touchées par la déforestation, grâce à l’agriculture de conservation et à la remise en état des semences et des cultures locales. Il promeut la justice entre les sexes en soutenant le leadership et le pouvoir de décision des femmes dans les communautés indigènes.

À propos des lauréat·es

Naiyan Kiplagat a plus de 20 ans d’expérience dans les activités de terrain au niveau local avec et pour les femmes indigènes. Elle travaille sur l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets en s’intéressant à la reforestation, aux fourneaux économes en énergie et à la formation d’autres femmes autochtones pour qu’elles deviennent des défenseurs du climat. Tout son travail est ancré dans les traditions locales et l’écologie et se concentre sur la protection des femmes et des filles en tant que gardiennes vitales de l’environnement. Elle soutient le leadership des femmes et des filles, en créant des solutions et en leur offrant un espace d’apprentissage et de développement. Elle s’engage également dans la défense des politiques à tous les niveaux pour souligner le rôle des femmes autochtones dans le développement durable.

En 2019, elle a reçu le Prix de la créativité des femmes en milieu rural de la Fondation Sommet mondial des femmes (WWSF) pour son travail de leadership, qui ont eu un impact multidimensionnel dans les domaines des droits humains, de l’éducation aux droits des peuples autochtones et de la préservation de l’environnement, qui, comme dans de nombreuses autres zones rurales du Sud, est devenu un problème majeur dans son pays.

Naiyan a suivi un cours sur les droits humaines  et les techniques de plaidoyer à la Global School of Leadership de l’université de Columbia. Elle est cofondatrice et directrice du Paran Women Group et membre de l’African Indigenous Women Organisation.

3. Lauréat·es dans la catégorie Solutions transformationnelles : Baithak et la Fondation DASTAK

Les gagnant·es : Ayesha Amin (Baithak – Challenging Taboos) et Hira Amjad (DASTAK Foundation)

Projet : Stratégie pour une réponse équitable au genre en cas de catastrophe climatique

Pays : Pakistan

Dans le cadre de leurs efforts visant à utiliser des approches sexospécifiques pour répondre aux inondations de plus en plus désastreuses au Pakistan, Baithak – Challenging Taboos et la Fondation DASTAK ont développé un outil stratégique et complet offrant des lignes directrices pour des réponses sexospécifiques en cas de crise climatique. Ces réponses sont conçues pour subvenir aux besoins spécifiques des femmes et des filles pendant les crises climatiques et donner la priorité à leur santé, leur bien-être et leur sécurité. Avant la création de cet outil, les parties prenantes ont été largement impliquées, notamment par des séances de dialogue sociale auxquelles ont participé 30 000 femmes et filles menstruées, des consultations directes avec 5 000 personnes touchées par les inondations et une collaboration avec 40 organisations locales et expert·es.

À propos des lauréat·es

Ayesha Amin est une militante féministe pour le climat qui a plus de 10 ans d’expérience dans le travail sur les thèmes croisés de la justice de genre, du changement climatique, de la santé et des droits sexuels et reproductifs, et de la technologie pour l’égalité de genre. Elle est la fondatrice de Baithak – Challenging Taboos, une organisation de base féministe dirigée par des femmes qui œuvre pour la justice entre les sexes au Pakistan.

Son expertise et sa passion résident dans la conception de solutions centrées sur l’humain pour renforcer l’action des filles et des femmes dans les communautés locales afin de leur permettre d’exercer leur autonomie corporelle. Son travail est centré sur les communautés les plus touchées par les crises climatiques au Pakistan. Grâce à ses activités de plaidoyer, d’activisme et de recherche, elle a conseillé des organisations internationales, notamment des agences des Nations unies, le gouvernement pakistanais, des organisations de base et le secteur privé, afin qu’ils rendent leur réponse aux crises climatiques équitable du point de vue du genre.

En reconnaissance de son expertise et de ses activités de plaidoyer, Ayesha a été invitée à s’exprimer au siège des Nations unies lors de la 67e session de la Commission de la condition de la femme. Elle est membre du réseau 30for2030 d’ONU Femmes, Acumen Fellow, Rise Up’s Youth Champion, DKG World Fellow, Rally Social Entrepreneurship Accelerator Fellow, Westerwelle Foundation’s YFP fellow, ICFP Youth Champion, et Specialist Leader for the Community Engagement Exchange Programme. Elle a reçu plusieurs prix prestigieux pour son travail, notamment des prix décernés par le président du Pakistan et le ministère des technologies de l’information et des télécommunications, le ministère de la jeunesse et le gouverneur du Punjab (Pakistan).

Hira Amjad est une féministe primée et une dirigeante de la justice sociale et climatique qui possède une expertise dans l’élaboration de programmes de connaissance, les transformations organisationnelles, la direction de campagnes et l’organisation de communautés. Elle est actuellement directrice exécutive de la Fondation DASTAK, conseillère mondiale – Asie-Pacifique chez FRIDA (Fonds féministe mondial), boursière (programmes pour l’Asie) chez Global Network of Women Peacebuilders et conseillère régionale en matière de subventions chez WomenWin. Elle a fondé la Fondation DASTAK en 2019, une organisation à but non lucratif dirigée par des femmes/survivantes, avec pour mission de décoloniser le mouvement des droits des femmes, de faire progresser la justice sociale et d’intégrer les expériences des jeunes filles et des femmes dans le discours politique.

En tant que cheffe de fil visionnaire, elle a pour mission de créer des espaces civiques pour l’activisme féministe, de renforcer les mécanismes de prévention de la violence sexuelle et sexiste et de faire progresser les droits des filles et des femmes en matière de santé sexuelle et reproductive dans les situations d’urgence et de conflit. Son travail avec les jeunes femmes et les filles lors des inondations de 2022 dans le cadre de la « Campagne de la dignité » au Pakistan a permis de venir en aide à 15 000 femmes menstruées et à 500 femmes enceintes. Elle a mis à profit son expérience sur le terrain pour plaider en faveur d’une justice climatique féministe et travailler à l’intégration d’une perspective de genre et de connaissances de base dans l’action humanitaire. Ces efforts ont notamment abouti à la création de l’Alliance TABEER pour le climat, qui vise à mobiliser les femmes et les hommes en faveur de la justice climatique. Elle a reçu le prix des droits humains du Centre de Genève pour les droits humains et le dialogue mondial pour son travail de prévention des violences sexuelles et sexistes au Pakistan en 2021.

Vous êtes journaliste ou vous travaillez pour les médias et vous êtes intéressé par ce projet ? Pour organiser une interview avec l’un·e des lauréat·es, veuillez contacter Léah Khayat, lah.khayat@wecf.org

À propos de la Women and Gender Constituency

Le Women and Gender Constituency (WGC) est l’un des neuf groupes de parties prenantes de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Créé en 2009, le WGC se compose aujourd’hui de 27 organisations de femmes et de la société civile environnementale, qui œuvrent pour que la voix des femmes et leurs droits soient intégrés dans tous les processus et accords de la CCNUCC, pour un avenir durable et juste, de sorte que l’égalité des sexes et les droits fondamentaux des femmes soient au cœur des discussions.