Skip to main content
Climat Genre

Des négociations climatiques sur la route de Charm-el-Cheikh

Des négociations climatiques sur la route de Charm-el-Cheikh

La COP, la convention internationale sur le climat fixant les engagements climatiques de l’année, s’implantera dans la cité balnéaire de Charm-el-Cheikh en Egypte pour 2022. Mais c’est bien en Allemagne, dans la ville emblématique de Bonn, siège de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), que de nombreuses délégations se sont rassemblées du 6 au 16 juin dernier. Une étape majeure avant la 27ème édition de la conférence sur le climat (COP27) du 7 au 18 novembre prochain.

A l’unisson pour porter les valeurs de la justice climatique

Ces conférences d’intersessions permettent de trouver un terrain d’entente et de porter ses convictions en vue des futures décisions politiques. Ce temps d’échange et de négociations permet de préparer un discours cohérent, solide et ambitieux pour la prochaine conférence climat. Par la même occasion, le début des discussions à Bonn permet de lancer le Prix Solutions Genre et Climat, concrétisant les activités climatiques fortes portées par des femmes pour garantir une transition juste.

Un side event pour valoriser l’engagement de ces femmes

Pour cette occasion, WECF France a coorganisé, avec le CGIAR (Institut de recherche liée à la sécurité Alimentaire) et le WEP (Women Environment Programm), un side event pour présenter des principes d’action qui tendent vers des politiques plus justes et durables.  Soutenue par l’AFD, cette conférence a permis de (re)découvrir le parcours de femmes de valeurs et d’engagements qui s’efforcent d’apporter des solutions de terrain à la crise climatique.

Invités d’honneur du side event, Fatou Ndoye et Victoria Bojaca, respectivement lauréates du Prix en 2016 et 2019, ont montré la voie du changement à travers des modèles de développement transformateurs et résilients. Les co-bénéfices sociaux et environnementaux sont intéressants :

Maria Victoria Bojaca

Elle discute d’un modèle autour d’une consommation responsable et d’un jardinage urbain développé par ENDA Colombia, formant des femmes recycleuses à défendre leurs droits et à entreprendre un plaidoyer. Ces modèles représentent des alternatives aux systèmes actuelles.

Fatou Ndoye

Face au changement climatique et la déperdition de certaines ressources, Fatou Ndoye et Enda Graf Sahel se mobilisent pour réhabiliter l’écosystème des mangroves notamment par le reboisement des zones côtières. L’objectif est de permettre aux hommes de s’impliquer davantage au sein de ces activités. L’action de Fatou est notamment d’œuvrer pour un meilleur partage des taches domestiques au sein du foyer alors que ces taches pèsent en général exclusivement sur les femmes. Il ne s’agit pas tellement d’impliquer les hommes dans les actions de reboisement mis en œuvre par les femmes, mais plutôt de renforcer la place des femmes dans les instances de gouvernance du secteur de la pèche et dans les municipalités locales.

Agnès Mirembe

Directrice de Aruwe, organisation ougandaise, Agnès Mirembe souhaite étendre l’utilisation d’énergies renouvelables modernes tout en réduisant son coût d’utilisation au maximum. Son étape de diagnostic a montré que le secteur de l’énergie, davantage dominé par les hommes, empêche les femmes de participer de manière significative et équitable à la transition énergétique. Il est donc essentiel de responsabiliser et former les femmes dans des solutions d’énergies renouvelables (modernes).

Dr Nicoline de Haan

Membre du CGIAR, elle souligne la nécessité d’extraire des données par sexe « pour rendre l’invisible visible  » et souligne le rôle des femmes non pas en tant que victimes mais en tant qu’actrices clés du changement climatique.

Dr Priscilla Achakpa

« Grâce à l’action de la société civile féministe et à la volonté politique de progresser, le Nigéria a été l’un des premiers pays d’Afrique à avoir – et à mettre en œuvre – un plan d’action climatique lié au genre » – WEP Nigeria


Toutes sont venus témoigner en présentant les impacts positifs de leur action climatique sensible au genre. Un ensemble de discussions qui sont venues nourrir et faire avancer le Plan d’action pour l’égalité des sexes (GAP) et les feuilles de routes nationales sur le climat à l’aube de la COP27 en novembre prochain, à Charm-el-Cheikh.