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La Constituante et les groupes de Femmes et Genre applaudissent le Plan d’Action Genre de la COP 25

La Constituante et les groupes de Femmes et Genre applaudissent le Plan d’Action Genre de la COP 25 “Notre mobilisation omniprésente : sur les réseaux sociaux, par des lettres aux Ministres, des actions de protestation de la société civile dans l’enceinte des négociations, notamment mercredi 11 décembre, a été décisive pour renforcer la prise de conscience sur le Plan d’Action Genre” raconte Kavita Naidu, de l’ONG Asia Pacific Forum on Women, Law and Development (APWLD), basée en Thailande.

A l’issue de deux semaines de négociations pour la COP25 à Madrid, les gouvernements ont adopté un nouveau Plan d’Action Genre (GAP) de 5 ans, qui poursuit avec progrès les activités premier Plan d’action, et répond à beaucoup des demandes soulevées par les réseaux de femmes et de genre de la CCNUCC, notamment la focalisation sur la mise en œuvre et la mise à l’échelle des solutions climat intégrant le genre.

Le Plan d’Action Genre a été adopté à l’unanimité par les gouvernements, qui sont appelés à mener ou à contribuer à des actions visant à promouvoir l’égalité de genre dans les processus de la Convention Climat, ainsi qu’à soutenir toutes les activités du plan. Ce plan d’action genre prend en compte les Droits Humains, en assurant une transition juste et en reconnaissant les défis auxquels ont à faire face les peuples autochtones dans leur lutte pour une justice climatique et la protection de leurs communautés. “En comparaison avec le premier plan d’action, de nouvelles activités offrent l’opportunité de se concentrer plus significativement sur le renforcement de capacités et sur la mise en œuvre renforcée d’actions climatiques genrées à tous les niveaux de gouvernance. Cela comprend, par exemple, le transfert et développement de solutions technologiques sensibles au genre et la préservation de savoirs et de pratiques traditionnel.les et autochtones appliqué.es à différent secteurs” explique Ndivile Mokoena, de GenderCC – Women for Climate Justice Southern Africa.

Les négociations n’ont pas été faciles, les Etats s’étant révélés incapables de fournir en fin de première semaine un texte finalisé à l’organe subsidiaire de mise en œuvre (SBI), alors que celui-ci était attendu. La Présidence de la COP25 a du organiser plusieurs consultations de haut niveau dans la deuxième semaine, afin d’arriver à un consensus. Les retards dans les négociations étaient dus à des difficultés initiales de processus pour arriver à un premier texte de base, et à des désaccords sur l’inclusion de références aux droits humains et à la transition juste, alors que celles-ci avaient été approuvées auparavant, et enfin à des disputes sur les références aux moyens de mise en œuvre, y compris financiers.

“Il était frustrant pour nous d’être témoins de ces retards dans les négociations, en particulier de voir que des références aux droits humains acceptées précédemment, étaient à nouveau remises en question, mais le fait que nous ayons aujourd’hui adopté un plan d’action genre de 5 ans qui inclut un grand nombre de demandes exprimées par certains Etats et aussi par les groupes de femmes et de genre, montre que les pays ont commencé à comprendre que l’égalité de genre est cruciale pour l’action climatique. Je pense que la volonté politique démontrée par les négociateurs et négociatrices sur ce point, afin d’arriver à un consensus et à un résultat solide devrait servir de modèle à tous les autres sujets de négociations de la CCNUCC. Je tiens à souligner en particulier le rôle de leadership très fort dont a fait preuve le gouvernement du Mexique, pour amener les Etats Parties à cet accord. C’était enthousiasmant à voir ! », témoigne Bridget Burns, de WEDO, USA

La Constituante Femmes et Genre, et d’autres organisations alliées de la société civile, ont également fait preuve de volonté politique par leurs efforts de mobilisation déployés, refusant que cette COP ralentisse les progrès sur l’égalité de genre. “Notre mobilisation omniprésente : sur les réseaux sociaux, par des lettres aux Ministres, des actions de protestation de la société civile dans l’enceinte des négociations, notamment mercredi 11 décembre, a été décisive pour renforcer la prise de conscience sur le Plan d’Action Genre”raconte Kavita Naidu,  de l’ONG Asia Pacific Forum on Women, Law and Development (APWLD), basée en Thailande.

Nous avons cependant des inquiétudes sur l’absence d’objectifs et d’indicateurs clairement définis, qui permettraient de mesurer les progrès réalisés, comme par exemple un objectif progressif pour renforcer le leadership des femmes dans ce processus. “Certes le Plan d’action genre reconnaît les identités multiples que revêtent les femmes, notamment les femmes autochtones, ou porteuses de handicap, mais il reste beaucoup de travail à fournir pour mieux comprendre les intersections sociales multidimensionnelles et non-binaires qui impactent la façon dont les personnes tentent d’atténuer les effets de la crise climatique et de construire leur résilience. L’adoption de ce plan d’action renforcé ne signifie pas que notre travail s’achève. Au contraire, nous devons maintenant nous concentrer sur sa mise en œuvre et son suivi à l’échelle nationale” assure Nanna Birk, de LIFE-Education Sustainability Equality, basée en Allemagne.

Alors que la Constituante Femmes et Genre applaudit ce résultat, elle réaffirme qu’aucune transformation en faveur de l’égalité de genre ne sera atteinte sans un progrès réel des Etats pour mettre pleinement en œuvre l’accord de Paris, notamment pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5 degrés. “Nous sommes loin d’avoir atteint cet objectif dans la réalité. Le Plan d’Action Genre ne peut assurer à lui seul le changement d’échelle dont nous avons besoin pour une action climatique ambitieuse intégrant l’égalité de genre. Pendant la COP25 nous avons célébré la 5eme édition du Prix Solutions Genre et Climat (lien vers article). Celles-ci montrent la voie pour la mise en œuvre de solutions climat justes, ambitieuses et effectives. Elles doivent être soutenues par les mécanismes de la CCNUCC et par les Etats afin d’être répliquées et déployées à grande échelle. Car nous avons besoin de vraies solutions aujourd’hui pour garantir un impact environnemental et social nous permettant de surmonter la crise climatique mondiale », ajoute Anne Barre, WECF International et WECF France.