Les vagues de chaleur extrêmes et les canicules qui s’abattent actuellement sur la France sont la première menace immédiate et perceptible du changement climatique. Leurs impacts sur la santé sont nombreux et variés, notamment pour les femmes, qui sont affectées de manière disproportionnée. L’ Organisation Mondiale de la Santé (OMS) le rappelle « Le changement climatique constitue une menace existentielle pour nous toutes et tous, mais les femmes enceintes, les bébés et les enfants sont confrontés à certaines des conséquences les plus graves ».
La recherche démontre en effet une relation entre l’augmentation des températures et les risques de complication au cours d’une grossesse. Les effets néfastes par suite d’expositions aux chaleurs extrêmes, peuvent commencer dès le stade de la conception, entraînant des complications, des naissances prématurées, une insuffisance pondérale à la naissance et des risques accrus de décès ou « mortinaissance » mort d’un bébé après vingt-huit semaines de grossesse, avant ou au cours de l’accouchement . Pour chaque augmentation de température de 1° Celsius, la « mortinatalité » et les naissances prématurées augmenteraient d’environ 5 %. Pour les enfants, les conséquences peuvent s’étendre tout au long de leur vie
De plus, l’exposition à la chaleur, se cumulant à l’exposition à d’autres facteurs environnementaux (tels que la pollution de l’air, l’absence de végétation … ) accroit les vulnérabilités en santé. Enfin, de nombreuses personnes ont une très faible perception du risque pour elles-mêmes et ne prennent pas les mesures de prévention nécessaires.
Même si les efforts d’adaptation s’institutionnalisent en France, ils sont en décalage par rapport aux vulnérabilités et aux besoins, selon le Haut Conseil pour le Climat.
Pour lutter contre les inégalités de genre en périodes de vagues de chaleur, WECF France demande :
- d’intégrer la santé maternelle et infantile, ainsi que les besoins des femmes enceintes, des bébés et des enfants dans les plans nationaux de réponse aux changements climatiques ;
- des solutions climatiques et des politiques de transition écologique qui tiennent compte des besoins en santé et des vulnérabilités spécifiques des femmes et des filles ;
- l’inclusion de la dimension Genre aux réflexions sur les canicules et vagues de chaleur menées par les agences sanitaires en France ;
- l’identification des femmes enceintes et allaitantes comme un groupe à risque face aux aléas climatiques ;
- des campagnes de prévention adaptées pour les femmes, les femmes enceintes et allaitantes et les enfants.
Contact : Sylvie Platel, responsable Pôle plaidoyer Santé-Environnement & Genre + 33 6 60 38 20 60
