Le genre, dimension essentielle pour lutter contre les effets des changements climatiques
Les Etats signataires de la Convention-Cadre des Nations Unies pour le Changement Climatique (CNUCC) ont examiné à Bonn quels éléments de ce Plan d’Action Genre ont été mis en oeuvre, et ce partage d’expérience est très positif:
- La Finlande, les Tongas et la Bolivie ont expliqué comment les actions mises en œuvre leur ont permis de constater qu’en répondant de manière plus appropriée aux besoins de toute la population, y compris celles qui n’ont souvent pas voix au chapitre, on obtient de multiples bénéfices.
- De même, le Chili, pays hôte de la prochaine Conférence des Parties (COP), s’est engagé dans un diagnostic national sur l’intégration du genre, et dans un processus de renforcement des capacités des ministères de l’énergie, de l’agriculture et de la pêche, ceci afin d’adopter une approche genre dans les actions d’atténuation de l’impact du changement climatique.
- De nombreux organes de la Convention, comme le Comité pour l’Adaptation, le réseau des technologies climatiques (CTCN), le groupe d’experts environnemental sur l’évolution du climat (GIEC) le Fonds Vert pour le Climat, le Comité de Paris pour le renforcement de capacités (PCCB), et le Mécanisme de Varsovie relatif aux pertes et dommages ont également présenté comment ils intègrent le genre dans leurs actions.
Wecf se mobilise pour la place du genre dans les stratégies climatiques
Wecf a organisé à Bonn le 25 juin un événement avec des intervenantes venues de 4 continents pour nous expliquer comment concrètement mettre en œuvre des politiques climats nationales qui intègrent l’approche genre:
- La directrice de l’Agence de l’énergie des Iles Marshall a présenté un plan de formation national visant à inclure au moins 20% de femmes ingénieures ou techniciennes dans le secteur de l’énergie solaire.
- Une ONG d’Afrique du Sud exposait comment rendre les politiques climat urbaines plus sensibles aux besoins des femmes.
- Wecf a présenté un projet qui sera bientôt lancé en partenariat avec des associations locales au Maroc, afin de produire sur place des solutions solaires destinées aux populations et micro-entreprises rurales et impliquer les femmes dans la dynamique de la transition énergétique à travers des structures coopératives.
- Le réseau des technologies climatiques (CTCN) a exposé sa nouvelle stratégie genre et tous les efforts déployés pour assister les pays dans la prise en compte des inégalités de genre dans leurs demandes d’assistance technique, puis dans la planification de leurs politiques de transition.
Une chose est claire: l’intégration du genre est pertinente dans tous les articles de l’Accord de Paris, et aujourd’hui, c’est au tour des Etats de faire leur travail.
Nous voulons un nouveau Plan d’Action Genre global avec des objectifs ambitieux et chiffrés et des financements dédiés, ceci afin de poursuivre et d’amplifier le Programme de Travail de Lima qui avait déjà posé les bases de l’intégration du Genre : c’est essentiel pour assurer des politiques climat basées sur les droits humains qui apportent des co-bénéfices sociaux indispensables à la transformation que notre monde doit engager.
Quelques exemples : Pourquoi ne pas soutenir les communautés locales afin qu’elles fournissent aux femmes des espaces sécurisés et bienveillants de partage de leurs connaissances sur la résilience au changement climatique ? On peut aussi imaginer des objectifs croissants de parité au sein des délégations de la Convention climat. Et enfin : plaçons nos investissements en accord avec nos demandes : dans les actions qui améliorent les capacités des décideurs en faveur de politiques sensibles au genre, dans tous les domaines : l’adaptation, l’atténuation, la formation, la technologie et la finance !
Le Plan d’Action Genre est un mécanisme fondamental pour maintenir le réchauffement global en dessous de 1.5°. Le Plan d’Action Genre n’est pas supplément d’âme, mais un impératif. Pourrons-nous compter sur les décideurs politiques ?